Hannetons: un envol sous haute surveillance sur le massif de Fontainebleau

Mis à jour le 17/05/2023
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Depuis quelques jours, en fin de journée, le vol des hannetons adultes se fait entendre dans le massif de Fontainebleau, indiquant que la période de reproduction a commencé. C'est aussi, pour l'ONF, le moment de lancer une campagne d'observation de cet insecte, qui consomme, entre autres, les racines des jeunes arbres.

Depuis plusieurs années, sur le massif de Fontainebleau, les arbres subissent les affres des sécheresses successives et du manque d'eau qui les fragilisent. A cela s'ajoute un autre fléau: la prolifération des hannetons.

Depuis la fin du mois d'avril, un bourdonnement continu, semblable à un bruit d'hélicoptère, résonne au crépuscule dans la forêt. L'envol des hannetons adultes débute, marquant ainsi le début de la période de reproduction, qui va durer un mois. 

Selon l'ONF, ce décollage spectaculaire et le grignotage des feuilles des arbres par cette population n'est pas le phénomène le plus inquiétant. En effet, la consommation des racines des arbres par les larves d'insectes, qui se développent sous terre pendant 4 ans, compromet la régénération naturelle de la forêt.

Le manque de connaissance de cette espèce est réel. Profitant de cette période de reproduction, l'ONF lance un premier état des lieux dans le massif forestier de Fontainebleau. Une période décisive, car le vol des hannetons se distingue facilement.

Jusqu'à la fin du mois de mai, juste avant la tombée de la nuit, 17 forestiers prospectent 223 points répartis sur l'ensemble des 22 hectares du massif. Chacun de ces points sera visité une première fois, si la présence de hannetons est avérée, puis une seconde fois, si aucun individu n'a été observé pendant le premier passage.

Les observations consistent à déterminer un niveau de présence de l'insecte: faible, moyenne ou forte.

Avec ces données, l'ONF entend cartographier l'aire de répartition de l'espèce et identifier les terrains favorables à l'accouplement et à la ponte. Les forestiers s'appuieront sur ce suivi, reproductible tous les 4 ans, afin d'adapter la gestion en fonction de la présence ou de l'absence de l'espèce.